Vacances alpines est une grande ouverture pour orchestre à vents. La composition commence par une section de fanfare étendue à un tempo modéré – d'abord jouée à l'unisson par les cornes, puis renforcée et exécutée par le reste des cuivres. La fanfare laisse place après vingt mesures à un solo de hautbois. La progression harmonique de cette courte section retentit alors dans les cornes. Cette progression d'accords ressurgit plus tard dans la composition comme l'un des principaux éléments unificateurs de l'œuvre. Des roulements de tambours et de caisses claires ouvrent la partie allegro vivo. Des fragments de la fanfare se développent constamment jusqu'à ce que résonne finalement le deuxième thème principal, introduit par le hautbois et les flûtes. La partie centrale élargie de l'œuvre repose en grande partie sur ce deuxième thème. Des modulations, des traitements thématiques, des contre-mélodies supplémentaires et autres techniques musicales sont utilisés pour développer le thème jusqu'à épuiser presque totalement les possibilités de conception. À cet instant, les accords de la partie initiale lente résonnent à nouveau – cette fois comme une magnifique chaconne, une série de variations sur une succession d'accords répétés. Dans cette partie de l'œuvre, le compositeur veut exprimer la grandeur magnifique des Alpes suisses. Six variations suivent l'introduction initiale de la succession d'accords. À la fin de la dernière variation, l'allegro rapide revient au thème. Il sert de base à la coda dynamique et apporte à Vacances alpines une fin animée et heureuse, comme des vacances réussies dans les Alpes.

Chant de montagne est une pièce programmatique décrivant les nombreuses joyeuses fêtes que le compositeur a passées à Mayrhofen dans le Tyrol autrichien. Le dimanche, le village est calme et paisible, le seul son étant la cloche de l'église convoquant les fidèles. Un sommet de montagne derrière le village est à trois heures de montée en douceur. La pièce s'ouvre sur le son de la cloche de l'église, qui s'éteint à mesure que le village s'éloigne. Au fur et à mesure que le grimpeur monte, le large panorama de la vallée du Ziller est visible à travers les arbres. Une brise fraîche surprend le grimpeur, bruissant les branches voisines et quelques pas plus loin nous sommes au-dessus de la limite des arbres et toute la beauté du paysage environnant se révèle. Après s'être reposé un moment et avoir admiré la vue, il est temps de commencer la descente et nous atteignons finalement le village à nouveau avec les échos de la cloche de l'église.

Le Symphonic Wind Orchestra Landeck a été fondé en 1637 et est l'un des plus anciens ensembles au monde. Johan de Meij considère comme un honneur d’avoir été invité à composer cette œuvre commandée pour le 375e anniversaire de la formation en 2012. « Je ne reçois pas de demandes comme celle-ci quotidiennement, » ajoute-t-il, « en particulier de la part d'un orchestre à vent d'une histoire aussi riche. Après avoir plongé rapidement dans l'histoire de Landeck, une ville pittoresque du Tyrol, en Autriche, j'ai appris que la ville était une étape sur la Via Claudia Augusta. Cette ancienne voie romaine était le lien principal entre la vallée italienne du Pô et la ville allemande d'Augsbourg. »

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Dans Via Claudia, l'orchestre entraîne les auditeurs dans un voyage à travers les Alpes, qui commence par un matin brumeux près de Venise. Dans une procession majestueuse, les voyageurs maîtrisent une ascension ardue et naviguent sur des sentiers cahoteux et des cols de montagne escarpés. Lorsque le point culminant est atteint, le soleil perce à travers les nuages ​​vaporeux et ils contemplent le paysage alpin à couper le souffle de la vallée. La visite se poursuit dans une prairie alpine fleurie avec des vaches qui paissent paisiblement. Un cor des Alpes retentit de loin – les échos rebondissent entre les parois abruptes de la montagne. L'approche de Landeck est illustrée par de brillantes fanfares de cuivres. Enfin, la fin du voyage, l'arrivée à Augsbourg, est marquée par un hymne triomphal.

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Via Claudia a reçu sa première mondiale en 2012 lors du Concert anniversaire de l'Orchestre symphonique à vent Landeck, dirigé par le compositeur.

Le premier mouvement – Large et dramatique – s’ouvre avec drame tel l’obscur pressentiment des événements à venir dans l’œuvre. Alors que la musique s’adoucit, reposant sur quelques notes de curiosité, on se retrouve rapidement projeté dans une danse endiablée : il s’agit du premier rite de la nuit. Au milieu de celle-ci, la danse s’interrompt et un chant solitaire entame une mélodie torturée bientôt accompagnée d’une deuxième voix. Peu à peu, l’air prend de l’ampleur et se retrouve supporté par l’ensemble des instruments. Le mouvement reprend ensuite jusqu’à la deuxième partie du rite, représentant une course effrénée des danseurs. Elle aboutit alors par un spectacle occulte aussi grandiose que terrifiant.

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Le second mouvement – Anémois (calme, mais inquiétant) – démarre dans les pensées esseulées qui peuplent la nuit. On y perçoit la contemplation du premier rite et le pouvoir qui s’en est dégagé. L’atmosphère est paradoxalement chargée de tension et d’apaisement. Survient soudainement une lueur d’espoir qui finira submergée par un courant mystique plus fort : c’est le deuxième rite qui commence. Les divinités du vent sont convoquées ; il en résulte alors une danse éthérée. Le temps passe et tous se sentent interpellés par le mouvement, permettant enfin l’aboutissement du rite. Un choral ténébreux vient saluer les divinités et les pensées liminaires du deuxième rite reprennent leur place.

Franco Cesarini a composé cet hommage musical qu’il qualifie de modeste, pour commémorer le 50e anniversaire de la mort de Richard Strauss (1864-1949).  Cesarini étant né à l’ombre des Alpes majestueuses, le thème de la montagne habite le compositeur. C’est cet esprit de la montagne, cher à Franco Cesarini, qui apporte la lumière sur le choix des titres donnés aux différents épisodes de la composition. Se référant au roman de Thomas Mann La Montagne magique, Cesarini exploite le triumvirat maladie-amour-mort, la clé de la compréhension du mystère de la vie.